Laurent est un artiste engagé, il dénonce les inégalités, se bat contre les discriminations, soutient les associations LGBT, s’oppose à tous les séparatismes et lutte contre l’intégrisme religieux. En d’autres termes il est le candidat idéal à l’obtention de subventions publiques.

En France, les artistes payent un quantité astronomique d’impôts qui les ruine et les empêchent de continuer d’exercer leur profession, sauf bien sûr, s’ils obtiennent des subventions de l’état.

Le principe est simple, vous versez tout ce que vous gagnez à l’état afin qu’il aie le pouvoir de décider de ce qui sera financé ou non. Si votre travail dérange, vous perdez toutes vos subventions et vous être ruinés, à l’inverse si vous encensez votre bourreau vous serez recouvert d’or.

Laurent est un flatteur, en bon petit soldat discipliné, il remercie, il félicite, il encense les élus et bien sûr, il promeut, il défend, il milite pour l’idéologie progressiste, tant que ça lui rapporte de l’argent.

Tous ses projets artistiques sont validés par la « Commission permanente de la région Île-de-France» et sont bien sûr, conformes à « la charte régionale des valeurs de la république et de la laïcité ». En d’autre termes Laurent touche un pognon de dingue de l’état.

Comme tout bon socio-démocrate Laurent aime l’argent. C’est un opportuniste. Attention, son objectif n’est pas seulement de s’enrichir sur le dos du contribuable. Il veut aussi se faire connaitre du public en utilisant ce formidable outil de promotion de l’idéologie socialiste qu’est : l’audiovisuel public.

France inter, France info, France TV, Arte, il est présent sur toutes les chaînes ! Il écrit des éditos, des rubriques ou des « humeurs » pour les radios. Il témoigne, débat, « informe » sur les plateaux télés et bien sûr diverti dans les émissions, les festivals et les spectacles du service public.

Grace à cette formidable fenêtre de visibilité, Laurent remplit facilement ses salles. Tout le monde le reconnait dans la rue, il fait des « selfies » avec les élus de gauche, il est même classé 19éme dans le classement des personnalités préférées des français.

Laurent vit sa plus belle vie.

Tout aurait pu durer comme ça pendant encore longtemps si l’extreme droite n’était pas arrivé au pouvoir.

Fraichement élus, Les « méchants extrémistes » de droite, fascistes, anti-démocratiques, anti-LGBT, anti-féministes et bien sûr anti-immigration, ont décidé de mettre un terme au financement de ce qu’ils appellent « des projets de propagande d’extreme gauche qui endoctrinent nos enfants avec des idées de changement de sexe et qui font le promotion d’une immigration incontrôlée. »

Le peuple a voté et il veut des résultats !

Une partie grandissante de la population n’en peut plus de ces moralisateurs, ces bien-pensants, ces élites qui les « déconstruisent » ou qui les « éduquent » pour qu’ils votent « bien comme il faut ».

Ils préfèrent des élus qui leur ressemblent, qui les comprennent, qui les écoutent, qui se battent pout leurs idées et surtout qui défendent leurs intérêts.

Au sein de la commission permanente, leurs élus représentants se sont données pour mission de s’opposer farouchement au financement de tout projet qui les contredisent, qui s’opposent à leurs idées, ou pire encore, qui les fait passer pour des Charlots.

Dorénavant chaque centime sera âprement disputé.

En à peine quelques mois, les budgets pour la culture sont réduits à peau de chagrin. Des films progressistes sont annulés par dizaines. Des artistes issus de l’immigration sont déprogrammés, des spectacles sont annulés, des associations féministes radicales sont démentelées.

Ça suffit ! la commission tire la sonnette d’alarme.

Pour faire face à cette rébellion populaire, la commission permanente a décidé de réagir. Dans un discours émouvant, la présidente du conseil départementale a affirmé la main sur le coeur, qu’elle se battrait jusqu’au bout pour :

défendre les valeurs de la république et les libertés démocratiques des citoyens en luttant contre tous les extrémismes de tout bord.

Dorénavant toutes les décisions de financement des projets culturels seront prise par elle seule. Personne d’autre n’aura son mot à dire. En un simple Tweet, elle financera ou définancera des projets qui auront été « mal votés » lors des commissions.

Malheureusement pour Laurent, la présidente du conseil départemental a choisi de supprimer ses financements. Jute comme ça, du jour au lendemain, en un seul tweet assassin : « La région @iledefrance, refuse d’être associé à un message qui peut inciter à des débordements de haine.»

Sa mobilisation lors de « la marche de solidarité avec la Palestine » a eu raison de lui. à cause de messages tel que : « Non à la guerre ! » ou pire encore « des sanctions contre Israël ! » La marche « pro-gaza » a été requalifié en marche « pro-hamas ».

Sa carrière est terminée.

Plus aucun financement, plus aucune interview, plus aucune invitation sur aucun plateau télé, pas même un passage en radio. Laurent est « cancel », il est « black-listé ». C’est toute une vie de travail qui part en fumée en un seul tweet.

Les rares articles qui parlent de lui dans la presse, le stigmatise, l’accuse, le juge et le condamne. Tous les médias le qualifient de terroriste, d’islamiste et d’antisémite. Laurent est fini.

Pour réussir dans le monde de l’art il faut impérativement avoir du succès à Paris, si vous ne remplissez pas les salles parisiennes, impossible de convaincre les autres villes de France de vous accueillir, impossible de convaincre les autres pays de la francophonie.

à Paris, la plupart des artistes acceptent même de travailler à perte. Ils se rattrapent ensuite lors de leurs autres dates dans le reste du pays. Malheureusement il y a un coût, un prix à payer.

Pour être rentable vous devez reporter le coût élevé des salles parisiennes sur les prix de vente des billets et malheureusement pour Laurent, son public populaire de gauche ne répondra jamais présent si le prix des billets est trop élevé.

Laurent est coincé, il n’a plus le choix, il va devoir retourner sa veste. Il va devoir remplacer son public de gauche par un public de droite qui a les moyens de se payer des billets à des prix élevés.

Pour séduire son nouveau public, il doit revenir sur ses convictions. Tant pis pour ses principes, tant pis pour ses valeurs ! Pour commencer, il décide de s’excuser pour sa participation à « la marche pour gaza ».

Laurent se confond en excuse en prétextant qu’il a été berné par des « méchants extrémistes de gauche » qui l’ont manipulé et endoctriné contre son gré. Il va même jusqu’à dénoncer la main mise de la gauche sur le monde de l’art et de la culture.

Il s’insurge contre la « cancel culture » qui impose le silence aux artistes qui refusent de faire de la « propagande woke ». Il dit stop à la bien-pensance moralisatrice, cette censure de la petite bourgeoisie de gauche, qui bâillonne les artistes qui « osent dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ».

Il faut le comprendre aussi. Laurent est comme tout le monde, il doit bien payer son loyer ! Et puis comment pourrait-il payer les traites de sa petite maison de campagne, son chalet à la montage, sa petite villa au bord de la mer, son yacht sur la côte et sa collection de voiture de luxe ?

Il n’a pas le choix !

En à peine quelques mois, son combat à fini par payer. son numéro de « repenti de la gauche », lui a permis, non seulement d’augmenter le prix de ses billets, mais aussi de retrouver des financement publics. C’est le carton plein !

Aux yeux de petit monde fermé et très parisien de l’art et de la culture, laurent est devenu un artiste « bankable »

En d’autres termes Laurent a enfin fini par recevoir son « golden ticket ». Cette validation du milieu, qui lui permet de se produire partout dans toute la France, de remplir toutes ses salles, tout en se faisant un max de pognon.